i find you in my darkness hour ☆ louwan.

letters : 16 in tree hill since : 17/09/2016

Une semaine. Depuis une semaine, matin, midi comme soir, les pensées de Rowan étaient rivées sur Lou, sur cet échange de regard qui ne trompait pas. Ils s'étaient reconnus. Le bouclé en était convaincu, Lou l'avait reconnu et savait qui il était. Rowan en rêvait la nuit, en faisait des cauchemars, revoyant Lou monter dans cette voiture et les adultes, lui demander s'il avait vu quelque chose. Que se serait-il passé s'il avait osé parler ? Lou serait-elle revenue ? Seraient-ils encore amis ?

L'emménagement de Rowan à Tree Hill faisait visiblement beaucoup parler et beaucoup couler d'encre. Le maire l'avait invité à déjeuner puis à une soirée caritative où l'on avait mis aux enchères le manuscrit original et écrit à la main de Sailor, le premier roman de Rowan. Le principal lui avait également demandé de passer une journée auprès de ses étudiants qui, paraissaient-ils, lisaient tous le roman. Son succès était comparable à celui d'une sortie de Harry Potter et Rowan n'y aurait jamais cru, étant lui même fan de la saga du petit magicien à la cicatrice. Rowan accepta l'invitation au lycée. Il aimait savoir que les jeunes lisaient. Le principal l'amena jusqu'à une salle de classe puis frappa. Les élèves se levèrent, signe distinctif de respect pour leur autorité. — Je présume que je n'ai pas à vous présenter Monsieur Mayfair qui vous fait le plaisir de venir parler littérature avec vous pour ses deux heures de classe de Mademoiselle O'Hara. Rowan fit son entrée, timidement, adressant un maladroit signe de main aux élèves avant de poser son regard sur le professeur. Là, il se figea. C'était Lou. Elle était là. Tout comme lui, elle enseignait la littérature - bien que Rowan ne le faisait plus, vivant de sa plume -. Tentant de masquer son trouble, il lui tendit la main, courtois et chuchota quelques mots qu'elle seule pouvait entendre : — Je pensais que c'était Jameson. Son nom. Lou était-elle mariée ?

Depuis presque sept jours maintenant, je me demandais pourquoi j'avais été a cette séance de dédicace. Une fois de plus, j'ai suivi mon instinct et une fois de plus, j'ai été stupide. Quand j'avais lu l'annonce de son passage en ville au café, tout mes souvenirs d'enfants étaient remontés à la surface. Je nous voyaient tout les deux en train de faire de la balançoire, en train de rire, de jouer, de vivre. Vivre comme deux enfants le font tout naturellement. Puis papa était entré dans ma vie et il me l'avait arraché. J'avais très mal vécut notre séparation, ma séparation avec mon petit monde d'enfant. Et même si aujourd'hui, je ne lui en voulais plus. Je crois que j'avais été à la librairie pour constater qu'il avait grandi, que comme moi il avait changé. Mais quand mon regard avait croisé le sien, j'avais revu le même petit garçon. Depuis ce moment, ça m'avait beaucoup perturbé et le voir emménager en ville me faisait très peur. Et si comme mon frère, il allait me reprocher de ne pas haïr mon père ? Je sais que ma vie est compliqué depuis vingt ans. Mais est-ce vraiment mal pour un père de vouloir le meilleur pour sa fille ? D'accord il avait été maladroit. Je ne vais pas vous mentir, j'ai peur. Tree Hill est une petite ville et j'ai toujours su que le croiser ne serait qu'une question de temps. Même si je pensais avoir plus de temps quand même. A peine quelques jours plus tard, le directeur m'informait de sa venue dans ma classe pour parler avec ma classe de seconde. Bien entendu, je l'avais dit aux élèves et j'étais heureuse de les voir autant impliqué dans la venu d'un intervenant. J'étais beaucoup plus stressé qu'eux à cette venue. Mon coeur ne fit qu'un bond quand il entra dans ma classe. Tout comme mes élèves, je me levais pour l'accueillir. Je lui offrais un sourire naturel avant de lui prendre la main. Durant une petite seconde, je ne lui serrai pas la main avant de me reprendre. « ça fait une éternité que plus personne n'utilise ce nom, je t'expliquerais » Je lui fis un sourire avant de me tourner vers mes élèves. - Très bien. Vous pouvez vous asseoir. Le plus simple serait surement que je te.. vous laisse ma place, les élèves ont préparés quelques questions qu'il aimerait beaucoup vous posez. Et comme c'est surement le seul roman que la plupart liront cette année, ce serait dommage de raté cela - J'aimais me moquer de mes élèves gentillement et eux, me le rendait bien. Mais quand qu'il y a du respect et aucun abus, ça me convient. Je décidais de m'éloigner du bureau et rejoindre le fond de la classe.

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Les élèves étaient motivés. A leur âge, Rowan ne l'était pas tout autant pour un futile bouquin. En question, l'ouvrage était le sien et il était touché de voir que des jeunes qui ne lisaient pas, selon leurs dires, l'avait dévoré en quelques jours. Ils posaient des questions précises, des remarques très intelligentes. Puis vint une qui le mit particulièrement mal à l'aise. — Votre prochain roman parle de quoi ? Rowan l'écrivait. En fait, il était actuellement en pleine relecture et était terminé depuis plusieurs mois. Il passa une main dans ses boucles brunes, les repoussant en arrière sur son crâne. — Eh bien, c'est l'histoire de deux enfants. Deux amis qu'un enlèvement sépare. L'un assiste à la scène, à l'enlèvement de l'autre mais se mûre dans le silence. Rowan dériva rapidement son regard sur elle. C'était leur histoire, celle de deux gamins amis, l'une se fait enlever sous les yeux de l'autre. C'était son histoire, sa façon à lui de faire le deuil de cette relation, vingt ans après, sans se douter qu'il la reverrait, Lou. — C'est un événement qui va marquer la vie du héros et l'influencer, d'une certaine façon, tenta-t-il de poursuivre pour conclure au plus vite sur le sujet afin de ne pas attiser la curiosité des élèves. — Je n'en dis pas plus et vous attendrez mai pour le lire, lança-t-il, amusé, souriant. (...). Puis, le cour prit fin, chaque élève venant faire sa photo avec Rowan ou réclamer une signature sur sa page de garde du roman. La salle enfin vide, Rowan commença à ranger son exemplaire ayant servi pour une brève lecture dans sa sacoche avant de se tourner vers Lou. Maintenant qu'il la voyait, il était foncièrement mal à l'aise d'en avoir fait un roman, de son enlèvement. — Je ne pensais pas qu'un jour, tu saurais que j'ai écris un roman sur toi. En fait, à vrai dire, depuis vingt ans, je m'étais fais à l'idée que tu étais ... morte.

C'est étrange quand j'y pense, Rowan était la personne qui me connaissait le mieux, celui qui connaissait la véritable Lou et pourtant aujourd'hui, j'étais plutôt mal à l'aise en sa présence. J'avais préféré lui laisser ma place au bureau pour rejoindre le fond de la classe. Assise à une table vide, je le regardais répondre à mes élèves tout en me perdant dans mes pensées, dans nos souvenirs. Je prenais quelques notes pour notre prochain cours qui lui serait certainement consacré. Puis une question m'interpella, enfin plutôt une réponse qui failli me faire mourir sur place. Au sens propre, puisque j'ai failli m'étouffer avec l'eau que j'étais en train de boire. Son prochain livre, c'était notre histoire, mon histoire, mon enlèvement et tout ce que je ne voulais pas. Je passais ma vie a essayer d'envoyer ce passé aux oubliettes, je ne veux pas qu'un auteur a succès grave mon histoire à jamais. Je ne veux pas que les gens lisent ma vie. Même si c'était Rowan, même si d'un côté, c'était aussi son histoire.

Je savais que c'était impossible, ils ne savaient rien de moi et surtout ne me regardait pas durant le cours mais j'avais peur que mes élèves comprennent. Je sentais le stress m'envahir, je passais ma main dans mes cheveux et sans m'en rendre compte, je jouais avec eux, comme je l'avais toujours fait dans cette situation. La fin du cours sonnait et je sentais un réel soulagement. Chaque élève venait chercher son petit souvenir et je trouvais cela mignon de les voir agir ainsi. Une fois tous disparu, je m'approchais à mon tour de mon propre bureau pour le rejoindre, légèrement perturbé par tout cela. « je m'en doute .. je suis désolé .. » Je lui offris un petit sourire gênée avant de reprendre. « je t'offre un café et on parle de tout ça ? » Je voulais savoir, je voulais comprendre. Si il était ici pour son livre et uniquement pour cela, je voulais le savoir aussi. J'ai le droit de savoir, non ?

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Le silence était gênant. Rowan n'en revenait pas. Elle était là, devant lui, bien vivante et l'ironie faisait qu'elle exerçait le même métier que lui. Le savait-elle ? Alors qu'il s'apprêtait à le lui dire dans l'espoir de détendre l'atmosphère, Lou lui proposa un café. Rowan hocha simplement de la tête, s'emparant de sa sacoche et rangeant sa chaise sous le bureau, à sa place. — Avec plaisir, articula-t-il simplement alors qu'ils quittaient tous deux le lycée de Tree Hill, marchant simplement l'un à côté de l'autre. Rowan ne savait pas où se mettre. De temps à autre, il jetait des coups d'oeils à Lou. Elle avait forcément bien grandi en vingt ans mais il retrouvait des aspects physiques de la gamine qu'elle était et ça, il adorait. Rowan poussa la porte d'entrée du Karen's Coffee, un endroit réputé en ville qui avait vécu plusieurs vie et s'installa à un endroit calme, reculé, afin qu'il puisse parler à coeur ouvert. Lou se souvenait-elle du fait qu'il avait tout vu de son kidnapping ? Lui en voulait-elle de ne pas avoir parlé ? Mais surtout : que s'était-il passé, pour l'amour du ciel ? Rowan, galant, tira d'abord la chaise pour Lou avant de s'asseoir en face. Aussitôt et avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, une serveuse vint prendre leur commande. Il commanda deux cafés pour eux tout en glissant un billet suffisant à la jeune femme, l'invitant à garder la monnaie. — Je ..., commença Rowan avant de s'interrompre, déstabilisé. Il ne réalisait pas qu'elle était là, en face de lui. — Ta mère t'as cherché pendant des années avant que les flics ne lui disent que ... tu étais certainement morte, expliqua Rowan tout en prenant la tasse chaude entre ses mains pour se réchauffer car malgré la bonne température, les émotions lui donnaient froid. — Tu vas bien ?, s'inquiéta le brun.

Il fallait que je lui parle, c'était obligatoire. Une partie de moi avait envie de le retrouver, d'en savoir plus sur qui il était aujourd'hui et son parcours, puisqu'il est assez simple de trouver sur internet ce qu'il fait. Et d'un autre côté, je voulais qu'il me parle de ce fameux livre, de cette fameuse histoire où je devinais mon père dans le rôle du méchant. Je ne voulais pas de ce livre, je ne voulais pas croiser mon passé sur une affiche de l'arrêt de bus tout les matins. Je lui proposais alors un café, c'était l'occasion idéale. Le trajet était plutôt silencieux, je ne savais pas trop quoi le dire, je ne savais pas comment choisir mes mots. En arrivant au karen's coffee, je saluais la serveuse que je connaissais très bien et qui me demandait si je voulais la même chose que t'habitudes. Je lui souris en confirmant avant de me tourner vers Rowan. « qu'est-ce qui te ferait plaisir ? » Nous nous installions ensuite à table. Je ne m'étais jamais demandé ce qu'il s'était passé après mon départ du Kentucky. Je me doutais que tout avait beaucoup plus compliqué pour mon entourage comme pour moi. Je me disais aussi que l'on m'avait surement oublié. Pas oublié comme le repas de la veille mais plus comme une vieille amie disparue. Que tout mon entourage m'avait cherché quelques temps pour s'étaient habitués à vivre sans moi. Personne ne m'a dit qu'on m'avait chercher longtemps, personne avant lui. Même Erza ne me l'avait pas dit, je comprend mieux sa colère, en quelques sortes. J'étais déçu de lui même si je le comprenais, j'étais blessée. Rowan n'était pas dans son assiette et en me croyant morte, je devine la baffe qu'il avait du se prendre en me voyant à la séance de dédicace. « Je l'ignorais. Personne ne me l'a dit. Et quand j'ai voulu reprendre contact avec ma famille à ma majorité, ça a fouaré. » Je baissais la tête. « et ça m'a fait mal » Je le regardais une nouvelle fois pour lui répondre. « Oui, je crois que oui. J'ai réussi mes études et je fais un métier que j'adore. Et pour répondre à la question que tu te poses, j'ai été très heureuse avec mon père. Et toi ? Tu as choisi de devenir célèbre, ça me surprend. Dans mes souvenirs tu étais plus dans le rôle de l'écrivain solitaire que la vedette. » Je lui souriais.